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Envolées Littéraires

L'hiver est un deuil et la neige une page blanche. Le temps s'effeuille comme un livre et puis soudain, on a tourné la page. Qui n'a rêvé d'un livre encore à écrire ? D'un livre bien relié, à l'épaisse couverture, ouvrant sur de simples pages blanches ? Un livre pour récrire la vie de sa plus belle écriture. Un livre de neige, finement poudreuse, marquée à l'empreinte de ses pas. Un livre où imprimer ses mots sans crainte de la faute. Une rature ? Une tâche malencontreuse ? Et l'hiver survient, avec son cortège de deuils, recouvrant d'une neige nouvelle le mot fautif, le mauvais pas, le disgracieux souvenir.

Manuscrits

Rêveries Musicales

Musique
Bernard Abel - compositions pour guitare

"Le guitariste  Bernard Abel, qui s’exprime sur un instrument à neuf cordes et à manche court conçu par lui-même, a présenté à la chapelle St-Jean de Mulhouse deux de ses compositions pour guitare.

 

L’artiste dit être inspiré par les musiques d'Extrême Orient. Certes. Mais son oeuvre est si personnelle, si intériorisée que cette influence n’est que de surface.

 

La sonorité de sa guitare contribue à donner aux phrases, aux rythmes, aussi nombreux et aussi touffus soient-ils, un degré d’intimisme inégalable. La tessiture est très étroite et les notes jouées sur des tonalités modales se comptent sur les doigts de la main.

 À la première écoute, on croirait n’entendre qu’une suite de cellules mélodiques indéfiniment répétée. Mais, peu à peu, une trame subtile se dégage, tissée entre les cordes basses et les arpèges, qui se décline selon un principe rythmique aussi aléatoire que des volées de cloches. De petits motifs émergent et s’entrecroisent avant de se diluer.

 

Un dialogue avec soi-même s’installe pour de longues minutes et, quant il se termine, on en voudrait encore."  

 

Jean-Claude Ober     

L’ « Alsace » juillet 2012 

 

Bernard Abel - Compositions pour guitare neuf cordes
Bernard Abel - Oeuvres de Luys Milan

Premier guitariste-compositeur à avoir jamais été imprimé – c’était à Valence en 1536 – Luys Milan n’est pas seulement un pionnier de l’édition, c’est encore un esprit profondément original dont l’œuvre – une cinquantaine de pièces pour une guitare seule et quelques trente ou quarante chansons – ne se confond avec aucune autre.

 

« El Maestro » – c’est le titre de son ouvrage et tout un programme déjà – est un îlot discret et superbe, s’élevant à mille encablures de toute route musicale connue.

À l’âge des grandes découvertes, cet homme de cour, raffiné et subtil, s’est plu à rêver une utopie sonore d’une suave austérité, sans dureté, sans complaisance, transparente et hermétique tout à la fois.

Pour le guitariste d’aujourd’hui, « El Maestro » reste un territoire à explorer, à découvrir. Un nouveau monde. Cela ne va pas de soi.

Car les beautés – problématiques parfois – de cet ouvrage ne se conquièrent pas sans ténacité, sans efforts, et la guitare suffit à peine quand il s’agit d’exprimer tout ce que ces pages ambitionnent de lui faire dire. 

 

C’est que Luys Milan, premier guitariste de l’Histoire, vise d’emblée les sommets et ses fantasia s’y élèvent, en effet, mesure après mesure, avec l’élégance fragile de planants échassiers. S’y hausser reste un pari et il n’est pas toujours facile de se maintenir à ces exigeantes hauteurs.

 

Il y a un demi-siècle bientôt que je parcours les pages d’ « El Maestro » . Ecrire de la musique, c’est supposer que quelqu’un sera assez fou, après soi, pour y consacrer une partie non négligeable de sa vie.

C’est engager la vie d’un autre dans un projet qui nous dépasse.

 

Bernard Abel

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